À propos de l'étude

Cette étude tentait de vérifier si le comprimé TDF/FTC (Truvadamd) peut offrir une protection contre l’infection au VIH lorsqu’il est pris sur une base intermittente ou « à la demande » en prophylaxie pré-exposition (PPrE). Le médicament a donné lieu à une certaine efficacité comme outil de prévention du HIV lorsqu’il est pris tous les jours, mais l’efficacité de la PPrE quotidienne dépend beaucoup de la fidélité du traitement. Comparativement à l’utilisation quotidienne, la PPrE à la demande pourrait conférer des bienfaits significatifs, par exemple une plus grande fidélité au traitement qui rendrait ce dernier plus efficace et à moindre coût.

À propos de la maladie

Le risque d’infection par le VIH continue de représenter un important problème de santé. Au Québec, le taux de transmission du VIH a augmenté entre 1997 et 2002. Les chercheurs de l’étude ont noté qu’en 2009, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HRSH) représentaient la population la plus nombreuse de nouveaux cas de VIH diagnostiqué au Québec. Les stratégies actuelles de prévention, par exemple l’utilisation du condom, se sont révélées efficaces, mais également limitées dans un contexte de comportement sexuel à risque. Les chercheurs de l’étude tentent de trouver une autre approche additionnelle pour la prévention du VIH qui peut fonctionner avec les mesures actuelles telles que l’utilisation du condom.

Approche de l'étude

Des hommes adultes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, qui sont VIH négatifs, mais exposés à un risque de contracter le VIH en raison de leurs comportements sexuels, ont été recrutés. L’étude a été réalisée à double insu de sorte que ni les participants ni les chercheurs ne savaient qui recevait le médicament de l’étude ou le placebo. Des représentants de la communauté ont directement participé au déploiement de l’étude et ont été consultés à toutes les étapes du projet.

Les participants ont été assignés aléatoirement soit au groupe soumis au traitement expérimental soit au groupe sous placebo. En plus du médicament de l’étude avec témoin sous placebo, tous les participants ont été invités à se présenter à des visites régulières à la clinique où ils recevaient une trousse de prévention complète pour réduire le risque de contamination (soutien individuel, thérapie, dépistage du VIH et des infections transmises sexuellement, condoms, lubrifiants et vaccinations contre l’hépatite A et l’hépatite B).

L’étude était commanditée par l’Agence nationale française de recherche sur le SIDA (ANRS) et a été réalisée en France et au Québec. Au Canada, l’étude a recruté 53 hommes VIH-négatifs dans la phase I de l’étude, les plus de 350 autres participants ont été inscrits en France. Les participants qui ont été assignés au médicament prenaient deux comprimés dans la période de 24 heures précédant un rapport sexuel prévu et deux doses d’un seul comprimé les deux jours suivant le rapport sexuel.

Résultats

Après un suivi médian de 8,8 mois, on a observé une réduction de 86 pour cent de l’incidence du VIH avec la PPrE. Seize participants ont contracté l’infection au VIH après leur inscription, 14 dans le groupe sous placebo et 2 dans le groupe sous Truvada. Les participants ont utilisé un nombre médian de 14 comprimés/mois. Les réponses indésirables à Truvada ont été minimes, la plupart concernant des problèmes digestifs. Dans l’ensemble, les chercheurs ont estimé que la PPrE à la demande au moyen de Truvada par voie orale réduit très efficacement l’incidence de l’infection au VIH chez les HRSH à risque élevé et il est doté d’un bon profil d’innocuité. De plus, l’analyse appuyée par le Réseau a révélé que cette stratégie de PPrE « à la demande » varie d’économique à très économique. Le gouvernement du Canada a approuvé l’utilisation de Truvada en PPrE quotidienne en février 2016.

Lors d’une présentation dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le SIDA à Durban, en Afrique du Sud, les résultats d’une portion de l’étude sur un suivi à long terme ont été dévoilés. Les participants du volet à long terme de l’étude IPERGAY ont été suivis pendant une durée médiane de 11,7 mois. L’utilisation prolongée de Truvada sous forme de PPrE « à la demande » s’est révélée aussi efficace à prévenir la transmission du VIH que dans la portion à court terme. L’étude a premis de conclure que même si l’utilisation du condom a légèrement diminué, cela n’a pas exercé d’impact sur la capacité du médicament à prévenir la transmission du VIH. Un seul participant, qui avait cessé de prendre la PPrE comme prescrit, a contracté le VIH au cours de l’étude.

Investigatrice principale

Voici qui dirige cette étude.

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