La Dre Katherine Kooij, médecin et épidémiologiste, a commencé sa bourse du Réseau en 2022. Elle a commencé à s’intéresser à la recherche sur le VIH pendant ses études de médecine à l’université d’Amsterdam, aux Pays-Bas. Grâce à des projets de recherche et d’échange clinique en Russie et au Malawi, elle a acquis des connaissances précieuses sur la manière dont le VIH affecte différentes communautés. La Dre Kooij cherche à comprendre comment des facteurs tels que la démographie, le statut socio-économique et les soins de santé influencent le bien-être des personnes vivant avec le VIH.

Son projet de recherche actuel, qui utilise les données de l’étude COAST (Comparative Outcomes And Service Utilization Trends) du B.C. Centre for Excellence in HIV/AIDS (Centre d’excellence en VIH/sida de la Colombie-Britannique), vise à améliorer les soins cliniques pour les personnes vivant avec le VIH qui ont subi des surdoses d’opioïdes non mortelles.

Dans le cadre de sa bourse du Réseau, la Dre Kooij étudie les déterminants de l’engagement dans les soins primaires et le traitement par agonistes opioïdes (TAO) chez les personnes vivant ou non avec le VIH après une surdose. En identifiant les personnes les plus exposées au risque d’une nouvelle surdose dans l’année qui suit un incident non mortel, elle espère développer des stratégies spécifiques pour les mettre en contact avec les programmes de soins aHIV. 


Mais comment en est-elle arrivée là?

Après avoir travaillé comme médecin à Amsterdam, la Dre Kooij a entrepris un doctorat, étudiant les
conditions liées à l’âge chez les personnes âgées de 45 ans et plus, qu’elles soient ou non séropositives. Ses recherches ont mis en lumière l’évolution des pathologies liées à l’âge chez les personnes vivant avec le VIH, en soulignant l’impact de facteurs non liés au VIH, tels que le tabagisme.

En 2019, la Dre Kooij a déménagé à Vancouver pour poursuivre une bourse postdoctorale au Centre
d’excellence en VIH/sida de la Colombie-Britannique, sous la supervision du chercheur du Réseau, le Dr Robert Hogg. Attirée par la possibilité d’aider à comprendre les aspects uniques de l’épidémie de VIH en Colombie-Britannique, en particulier dans le contexte de la crise actuelle de l’empoisonnement par les drogues toxiques, elle a décidé de faire la différence dans le domaine de la consommation de substances psychoactives chez les personnes vivant avec le VIH.

La motivation de la Dre Kooij pour étudier les soins post-surdose vient de l’impact de la crise de
l’empoisonnement par les drogues sur les personnes vivant avec le VIH.

« En tant que nouvel immigrante dans ce pays, j’ai été choquée de voir l’impact de la crise actuelle de l’empoisonnement par les drogues toxiques. Le fait d’apprendre que les surdoses mortelles ont plus d’impact sur l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH en Colombie-Britannique que le VIH lui-même m’a donné envie de travailler sur cet aspect », a-t-elle déclaré. « J’ai appris que le VIH peut être une maladie chronique gérable, mais il reste beaucoup à faire dans le domaine de la consommation de substances psychoactives chez les personnes vivant avec le VIH en Amérique du Nord, et en Colombie-Britannique en particulier. Les surdoses non mortelles offrent une occasion de prévenir les effets indésirables chez les personnes qui consomment des drogues. »

Cependant, elle n’ignore pas les défis à relever, ajoutant : « Ce problème est vraiment pressant. Même s’il y a du travail qui a été fait, ce n’est pas suffisant. Le nombre de surdoses ne cesse d’augmenter, malgré les nombreuses mesures mises en place. Malheureusement, les personnes vivant avec le VIH sont touchées de manière disproportionnée par la crise de l’empoisonnement par les drogues. »

Malgré cela, la Dre Kooij garde espoir et pense qu’en tirant les leçons des occasions manquées, nous pourrons mieux prévenir les surdoses.

« Beaucoup de ces personnes sont déjà prises en charge, ce qui signifie qu’il existe des possibilités
d’action positive », a-t-elle déclaré. « En outre, certains enseignements tirés de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH peuvent être appliqués à l’amélioration de la prise en charge des
personnes qui consomment des drogues. »

Qu’elle est la prochaine étape?

 

En ce qui concerne ses aspirations pour le projet du Réseau, la Dre Kooij a expliqué : « J’espère que la recherche sur laquelle je travaille dans le cadre de mon projet du Réseau apportera une petite
contribution à l’amélioration de l’état de santé des personnes qui consomment des drogues. Les
connaissances que j’espère acquérir sur les déterminants de l’engagement dans les soins primaires et le traitement par agoniste opioïde après une surdose se traduiront par des recommandations visant à améliorer le lien avec les soins et l’engagement dans les soins. »

La Dre Kooij aime mener des recherches qui éclairent directement les soins cliniques et conduisent à des changements significatifs. Pour l’avenir, elle espère que ses recherches contribueront à combler le fossé entre le monde universitaire et la pratique clinique. « Je suis très reconnaissante des opportunités offertes par cette bourse du Réseau, qui me permet d’apprendre auprès d’excellents chercheurs du BC-CfE et de SFU, et d’élargir mon réseau au sein de la communauté canadienne de recherche sur le VIH, ce qui m’aide à progresser en tant que chercheuse indépendante et universitaire. »

Vous pouvez vous tenir au courant de ses recherches en consultant son site PubMed pour obtenir une liste des publications récentes. 

Écrit par :

Hannah Mold