À ce stade de la pandémie, il est clair que la vaccination contre la COVID-19 est un outil puissant pour prévenir les hospitalisations et les décès. Mais pour certaines personnes particulièrement exposées au risque d’aggravation des conséquences du virus, comme les personnes vivant avec le VIH, la vaccination est encore plus importante.

Malgré les preuves croissantes de l’importance de la vaccination contre la COVID-19, de nombreux groupes, dont les personnes vivant avec le VIH, n’ont pas été vaccinés conformément aux recommandations de santé publique. Les raisons de cette lacune ne sont pas bien comprises, ce qui a mené au lancement de la CTN 328-1, une enquête fondée sur un sondage visant à documenter les facteurs qui influent sur la confiance et l’adoption du vaccin contre la COVID-19 chez les personnes vivant avec le VIH.

La confiance dans les vaccins est influencée par de nombreux facteurs différents, comme les tendances politiques, l’âge, l’éducation, l’origine ethnique, les revenus, le sexe et les croyances religieuses. L’adoption d’un vaccin peut également être influencée par les normes sociales (comportements considérés comme « normaux ») et par les connaissances en matière de santé (capacité d’une personne à accéder aux informations sur la santé, à les comprendre, à les évaluer et à les appliquer).

Chez les personnes vivant avec le VIH, la confiance dans le vaccin peut être affectée par le degré de certitude qu’une personne a que le vaccin la protégera, par sa perception du risque de maladie liée à la COVID-19, et par ses expériences de stigmatisation et de méfiance à l’égard du système médical.

Chapeautée par le directeur national du Réseau, le Dr Aslam Anis, de la Dre Cecilia Costiniuk, co-directrice de l’équipe des Vaccins et immunothérapies, et du Dr Curtis Cooper, chercheur du Réseau, la CTN 328-1 comprend un sondage en ligne de 15 minutes qui porte sur un large éventail de facteurs susceptibles d’influer sur la vaccination.

Premiers résultats : Comprendre les décisions par rapport à l’adoption du vaccin contre la COVID-19 chez les personnes vivant avec le VIH

Plus de 200 personnes à travers le Canada ont participé à la CTN 328-1, qui est une sous-étude de la CTN 328, une étude pancanadienne visant à évaluer la réponse immunitaire des personnes vivant avec le VIH à la vaccination contre la COVID-19. Les résultats préliminaires ont été récemment présentés à la conférence annuelle de l’Association canadienne de recherche sur le VIH (ACRV).

Dre Cecilia Costiniuk

« Nous avons constaté que 85 % des personnes interrogées avaient reçu au moins une dose de vaccin », a déclaré la Dre Costiniuk, professeure agrégée au département de médecine de l’Université McGill. « Notre analyse préliminaire a montré que les chances de se faire vacciner augmentaient avec l’âge – ce qui est encourageant car nous savons que l’âge est associé à des résultats moins bons pour la COVID-19. »

Il a été demandé aux personnes interrogées si elles étaient d’accord ou non avec l’idée que la vaccination était importante pour protéger la santé des autres membres de la communauté, et si elles pensaient qu’il était important de se protéger elles-mêmes.

L’analyse a montré qu’en plus du désir de se protéger, les personnes se faisaient vacciner pour plusieurs autres raisons, notamment le désir de protéger leur communauté, un constat que le Dr Anis a observé pour d’autres maladies évitables par la vaccination.

« Le pouvoir des motivations altruistes, le comportement prosocial et les normes sociales a été constaté dans une série d’études et de domaines différents. Dans ce cas, les gens choisissent de se faire vacciner parce qu’ils se soucient des autres, mais aussi parce qu’aider les autres leur fait du bien ou parce qu’ils veulent s’aligner sur leurs pairs », a-t-il déclaré. « Nous voyons également ce phénomène se produire en temps réel avec le port du masque pour empêcher la propagation de la COVID-19. »

Dr Aslam Anis

Le Dr Joel Singer, chef des statistiques du Réseau, qui a dirigé l’analyse avec le biostatisticien Hong Qian, a noté qu’il existait une forte corrélation entre les personnes interrogées se faisant vacciner pour protéger les autres et pour se protéger elles-mêmes, mais que davantage de personnes ont indiqué qu’elles se préoccupaient de leur communauté.

« Il se pourrait que les personnes vivant avec le VIH connaissent d’autres personnes vivant avec le VIH qui sont particulièrement exposées à la COVID-19, et qu’elles soient donc motivées pour se faire vacciner afin de protéger leurs amis », a-t-il déclaré.

Les chercheurs ont également constaté que les personnes qui pensaient que la pandémie allait durer étaient plus susceptibles de se faire vacciner que celles qui ne pensaient pas que la pandémie allait durer longtemps.

Il y a toujours plus à apprendre

Si cette analyse préliminaire offre des pistes intéressantes à suivre pour l’équipe de recherche, il y a des questions auxquelles le groupe ne peut pas répondre sans davantage de participants à l’étude.

Les chercheurs n’ont pas constaté d’effet du sexe, du niveau d’éducation ou de l’origine ethnique sur la vaccination, mais le faible recrutement actuel pour nombre de ces groupes ne permet pas aux chercheurs de se prononcer de manière définitive.

« Nous avons besoin d’un plus grand nombre de participants afin d’étudier nos résultats de manière plus approfondie », a déclaré la Dre Costiniuk. « En particulier, un plus grand nombre de répondants à l’enquête issus des communautés africaines, noires ou des Caraïbes, ainsi que des groupes autochtones, nous aidera à comprendre s’il existe des facteurs communautaires susceptibles de renforcer ou d’entraver la confiance dans le vaccin. »

La Dre Costiniuk et son équipe aimeraient également en savoir plus sur les personnes transgenres ou intersexuées, les personnes de l’extérieur de l’Ontario et celles qui ont décidé de ne pas se faire vacciner contre la COVID-19.

« Le fait de disposer d’un groupe diversifié de répondants à l’enquête nous permettra de dresser un tableau complet des facteurs qui influent sur la confiance et l’hésitation en matière de vaccination », a-t-elle ajouté. « En fin de compte, nous utiliserons ces informations pour définir de nouvelles approches visant à améliorer l’adoption du vaccin chez les personnes vivant avec le VIH au Canada. »

Si vous souhaiteriez participer à cette étude, vous pouvez participer à l’enquête ici. Pour plus d’information sur l’étude, contactez l’équipe à HIVCOVsurvey@hivnet.ubc.ca.

Écrit par :

Hannah Branch

Ms. Hannah Branch joined the communications department in the fall of 2019. She holds a degree in Human Biology from the University of Birmingham and has over eight years’ experience working in science and health. Starting her career as commissioning editor of two medical journals, Hannah has since worked in other medical communications and PR roles, developing training materials and campaigns across a variety of health care areas.