Étude sur l’isolement et le soutien social pour rendre les comportements sexuels plus sécuritaires chez les hommes gais, bisexuels et autres ayant des relations sexuelles avec des hommes  

Shayna Skakoon-Sparling, Ph.D.
Chef d’équipe nationale – Étude ENGAGE
Boursière postdoctorale du Réseau/IRSC  – Laboratoire de prévention du VIH
Département de psychologie
Université Ryerson

« L’isolement est un important problème de santé publique qui peut affecter n’importe qui, explique la Dre Shayna Skakoon-Sparling, mais les hommes des minorités sexuelles pourraient être exposés à un risque particulier. » L’étude de Shayna se penche sur l’impact de l’isolement sur les hommes de minorités sexuelles afin de mieux comprendre et briser ce phénomène en tant que problème de santé publique.

Comme groupe socialement marginalisé, les hommes des minorités sexuelles (gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) sont exposés à un risque plus élevé de problèmes de santé mentale, par exemple, l’isolement, qui a été relié à plusieurs facteurs de risque, tels que : comportements sexuels compulsifs et risque plus élevé de VIH. L’amélioration du soutien social peut fournir une protection contre les facteurs de stress auxquels les hommes des minorités sexuelles sont exposés en raison de la marginalisation. « Dans un avenir rapproché, je souhaite planifier la mise à l’essai expérimentale d’interventions pour briser l’isolement », déclare Shayna. « En particulier, j’étudie des techniques d’intervention en ligne. Celles-ci sont particulièrement importantes durant une pandémie qui nous oblige à limiter nos contacts avec autrui ». Par ses travaux, Shayna souhaite trouver des interventions plus efficaces pour protéger la santé mentale des hommes de minorités sexuelles et réduire le risque de VIH.

 

GetCheckedOnline : Ethnographie institutionnelle de la mise à l’échelle du dépistage par internet des infections transmises sexuellement et par le sang

Oralia Gomez-Ramirez, Ph.D.
Boursière postdoctorale du Réseau
Services de santé sexuelle en ligne
Centre de lutte contre la maladie de la Colombie-Britannique
École de santé publique, Université de la Colombie-Britannique

En tant que chercheuse affiliée à l’équipe des services de santé sexuelle en ligne au Laboratoire de lutte contre la maladie de la Colombie-Britannique (BCCDC), la Dre Oralia Gomez-Ramirez, boursière postdoctorale, a pu constater par elle-même ce qui fonctionne et ce qui bloque dans la mise en œuvre d’un programme de dépistage en ligne pour les infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). En appliquant diverses méthodologies qualitatives, y compris l’ethnographie institutionnelle, Oralia a passé la dernière année à analyser les facteurs contextuels qui ont précédé le déploiement du programme GetCheckedOnline du BCCDC. GetCheckedOnline vise à faciliter l’accès au dépistage du VIH et autres ITSS, et à abolir les obstacles. Après un premier succès dans six communautés de la Colombie-Britannique, le programme est actuellement mis à l’échelle et s’étend à deux nouvelles communautés.

« Les résultats de ma recherche ont confirmé le rôle crucial du contexte et des politiques en vigueur lors des étapes successives de la mise en œuvre », affirme Oralia. En tant que chercheuse en santé publique ayant un bagage en sciences sociales et en évaluation des programmes, Oralia espère que sa recherche améliorera la compréhension et l’intégration des technologies numériques aux initiatives de santé publique. En particulier, elle souligne le rôle que les politiques publiques peuvent jouer lorsqu’il est question de faciliter l’utilisation d’interventions novatrices : « Dans ma présentation, je vais souligner l’importance de travailler à l’organisation des services de santé sexuelle à un niveau supérieur, affirme-t-elle, surtout que l’effet escompté des initiatives de mise à l’échelle se retrouve parfois paralysé par des politiques de santé publique concurrentes. » Oralia rappelle aussi l’importance de l’équité en matière de santé et d’accessibilité; elle espère que les technologies numériques rendront les soins de santé accessibles à tous.

 

Effets d’un régime faible en folate sur le développement fœtal chez des souris gravides exposées au dolutégravir en association avec l’emtricitabine et le ténofovir

Haneesha Mohan, PhD
Boursière postdoctorale du Réseau/IRSC
Réseau universitaire de santé (UHN)
Institut de recherche de l’Hôpital général de Toronto
Centre de recherche en oncologie de l’Hôpital Princess Margaret (PMCPT)
Université de Toronto

Le dolutégravir (DTG) est un important inhibiteur du transfert des brins d’intégrase (ISTI) utilisé couramment dans lestraitements antirétroviraux. Le DTG est apprécié pour son efficacité, sa tolérabilité, sa forte barrière génétique contre la résistance et son faible coût. Même si le DTG s’est révélé bien toléré et efficace pour le VIH, son innocuité durant la grossesse n’a pas été clairement établie. Selon les premiers résultats d’une étude d’observation au Botswana, les anomalies du tube neural (ATN) seraient plus fréquentes chez les bébés nés de femmes sous DTG.

La Dre Haneesha Mohan, boursière postdoctorale, vise à mieux comprendre cet effet secondaire du DTG mal connu tout en travaillant à en réduire l’impact potentiel. L’équipe de Haneesha analyse les effets du DTG sur deux groupes de souris gravides : un exposé à un régime comportant une dose suffisante de folate et l’autre, à un régime faible en folate. « La carence en folate a été associée à un risque plus élevé d’anomalies du tube neural », explique Haneesha. « Notre but est de mieux comprendre si le taux de folate modifie le risque d’ATN et d’autres anomalies congénitales associées au DTG. »

Si le taux de folate agit effectivement sur le risque d’ATN et d’autres anomalies congénitales, nous pourrions administrer un supplément de folate pour réduire la prévalence des anomalies congénitales. « Cela pourrait avoir un impact à l’échelle mondiale pour les femmes sous DTG qui envisagent une grossesse », résume Haneesha.

 

Regard sur l’expérience ménopausique en présence de VIH

Dre Elizabeth King (Bagnall)
Boursière postdoctorale « Mark Wainberg » du Réseau
Boursière du programme de clinicien chercheur, stagiaire MSFHR
Récipiendaire d’une subvention de mentorat clinique en santé des femmes
Département de médecine, Division d’infectiologie
Université de la Colombie-Britannique

Encore très peu de recherches portent sur le vieillissement des femmes avec le VIH, et encore moins sur leur expérience des transitions majeures qu’entraîne la ménopause dans leur vie. La Dre Elizabeth King espère combler cette lacune avec son étude d’exploration de l’expérience de la ménopause en présence de VIH. Elle souhaite d’abord évaluer l’intensité des symptômes des femmes ménopausées vivant avec le VIH. À partir de là, elle espère participer à d’autres essais sur la gestion des symptômes, surtout au moyen de l’hormonothérapie ménopausique, un traitement actuellement sous-utilisé chez les femmes vivant avec le VIH.

Les travaux d’Elizabeth se situent au carrefour de plusieurs nouveaux domaines intéressants de la recherche sur le VIH, notamment la santé des femmes vieillissantes. « J’espère que cette recherche nous aidera à mieux comprendre comment les femmes vivant avec le VIH traversent la ménopause pour que nous puissions mieux répondre à leurs besoins pendant cette importante période de transition », explique-t-elle. Elle espère que sa recherche contribuera à alléger les symptômes à et améliorer la qualité de vie des femmes vivant avec le VIH à l’aube de la vieillesse.

 

Étude sur le camu-camu : Effets sur les LPS circulants et l’activation immunitaire systémique chez des participants traités par TAR (CTN PT 032) et Étude Gutsy : Transplantation de microbiote fécal pour réduire l’activation immunitaire chez des participants séropositifs traités par TAR lorsque la numération des lymphocytes T CD4 (CTN PT 038)

Stéphane Isnard, Ph.D.
Boursier postdoctoral CTN/FRQ-S
Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Programme de santé mondiale : Maladies infectieuses et immunité

 

En tant que nouvel investigateur du Réseau, Stéphane Isnard apporte un regard frais à la recherche sur le VIH et les comorbidités. Dans sa présentation, Stéphane résume deux approches différentes, mais complémentaires au traitement du VIH : l’étude camu-camu (CTNPT 032) porte sur une approche naturelle au traitement du VIH qui consiste à administrer aux patients des extraits du fruit amazonien camu-camu pour réduire l’inflammation; pour sa part, l’étude Gutsy (CTNPT 038) évalue une approche plus complexe pour atténuer l’activation immunitaire par le biais de greffes de microbiote fécal.

« À l’ère des antirétroviraux, la plupart des gens de notre clinique ont accès aux traitements », explique Stéphane. « Les personnes souhaitent maintenant continuer de vivre et vieillir indemnes de maladies ou de comorbidités. Nous croyons qu’il s’agit de la principale préoccupation des personnes vivant avec le VIH de nos jours. » La recherche de Stéphane représente une nouvelle approche aux études sur le VIH, en s’inspirant de divers modèles d’essais menés chez des animaux et d’autres domaines pour élargir l’éventail des essais cliniques sur le VIH. Les deux études auxquelles Stéphane participe visent à réduire l’impact des comorbidités et à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.

 

Pour un cerveau en santé : Un, deux, trois, partez

Adria Quigley, Ph.D.
Boursière postdoctorale Gilead/Réseau
Centre de recherche évaluative en santé (CRES)
Université de McGill

 

À mesure que l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH augmente, il devient clair que le virus affecte la cognition et la santé mentale avec le temps, malgré un excellent contrôle viral. L’étude pour un cerveau en santé (CTN 273) examine le rôle des changements apportés à l’hygiène de vie sur la santé cérébrale des personnes vivant avec le VIH.

La Dre Adria Quigley admet « que tout le monde a de la difficulté à modifier son hygiène de vie, mais c’est peut-être encore plus difficile pour les personnes qui souffrent d’une maladie chronique qui affecte la cognition et érode les fonctions exécutives requises pour adopter un comportement guidé par des buts. » Pour Adria, la question clé n’est pas de savoir si les interventions aideront la santé cérébrale dans le contexte du VIH, mais comment nous pouvons encourager l’adoption d’une meilleure hygiène de vie, et améliorer ainsi globalement la qualité de vie et la santé mentale.

Cette étude concorde avec les intérêts d’Adria pour l’activité physique, la santé mentale et le VIH. Récemment acceptée, sa thèse de doctorat analyse l’impact d’un programme de yoga sur des personnes vivant avec le VIH. Après avoir exercé en tant que physiothérapeute, Adria prévoit continuer à étudier les atteintes physiques et le contrôle de la posture dans les soins pour le VIH.

 

Fréquence et quantité de CMV détecté dans les muqueuses et le plasma d’adultes ougandais séropositifs ou séronégatifs

Elisabeth McClymont, Ph.D.
Boursière postdoctorale CANFAR/Réseau
Département d’obstétrique et de gynécologie
Université de Montréal

 

Le cytomégalovirus (CMV) est la cause d’une morbidité et d’une mortalité importantes à l’échelle mondiale, et il affecte de manière disproportionnée les personnes vivant avec le VIH et leurs enfants. La Dre Élisabeth McClymont a utilisé un échantillon d’une cohorte d’adultes vivant avec le VIH en Ouganda pour étudier plus à fond le CMV.

Fait à noter, ces données proviennent de personnes vivant avec le VIH dont la numération des lymphocytes T CD4 est normale, mais qui ne prenaient pas de traitement antirétroviral. Cette cohorte représente donc une sous-catégorie de personnes qui pourraient ne pas encore connaître leur statut à l’égard du VIH ou être soignées, comblant ainsi une importante lacune dans la littérature sur l’impact mondial du VIH et des comorbidités.

L’étude fait écho à l’intérêt d’Élisabeth pour les maladies infectieuses liées à l’appareil reproducteur. Elle s’intéresse particulièrement à la santé des femmes et aux possibilités offertes par les vaccins afin de réduire l’impact des comorbidités chez les femmes séropositives. « À l’étape suivante de notre recherche, nous analyserons la transmission du CMV de la mère à l’enfant », explique Élisabeth. « Nous espérons identifier les caractéristiques du CMV qui se transmettent de la mère au nourrisson pour les distinguer des virus non transmis. » L’information générée par ces études permettra de faire le portrait des caractéristiques idéales d’un vaccin contre le CMV qui pourrait servir à protéger les personnes séropositives et négatives tout en enrayant la transmission du CMV de la mère à l’enfant.

 

Portrait instantané de CHIWOS en Ontario et étude pilote sur une trousse à outils pour les soins du VIH centrés sur les femmes dans les Maritimes

Priscilla Medeiros, Ph.D.
Boursière postdoctorale du Réseau
Women’s College Research Institute
Women’s College Hospital
Université de Toronto

La Dre Priscilla Medeiros évalue le degré de soins pour le VIH dispensé aux femmes canadiennes par l’entremise de deux études existantes, l’étude CHIWOS (Canadian HIV Women’s Sexual and Reproductive Health Cohort Study; CTN 262) et l’étude sur des trousses à outils pour le traitement du VIH centré sur les femmes. « Ma recherche permettra de mieux documenter l’expérience des femmes séropositives et contribuera à l’amélioration et à l’expansion future des soins pour le VIH centrés sur les femmes partout au pays », explique Priscilla.

Anthropologue de formation, Priscilla est une experte des facteurs contextuels communs qui peuvent avoir un impact sur la santé des femmes séropositives. « Ma recherche contribue à décrire l’important historique de violence et de traumatismes et les problèmes de santé mentale qui s’ensuivent chez certaines femmes, et surtout, à rappeler la résilience et la force que les femmes trouvent pour protéger leur santé et leur bien-être, ainsi que celle de leur famille et de leurs communautés. »

Dans son étude, elle met à contribution son expertise en anthropologie appliquée et l’analyse quantitative des données générées par l’étude CHIWOS. Ainsi, Priscilla souhaite nous aider à mieux comprendre comment concevoir des interventions de promotion de la santé basées dans la communauté pour améliorer l’équité en matière de santé sexuelle et de genre.

Écrit par :

Louis Plottel

Louis Plottel joined the CTN and The Centre for Health Evaluation and Outcomes Sciences (CHÉOS) in early 2020 as a Research Assistant and Communications Coordinator. He holds a Masters in Anthropology from SOAS University, London, as well as a BA from New York University Abu Dhabi. Louis works to bring a qualitative lens to HIV and public health research, with a particular focus on ethnographic methods and knowledge translation.