Dr. Nadine Kronfli
Membre, Comité de surveillance des données
McGill University Health Centre
Voir la biographieCette étude pilote vise à comparer l’acceptabilité de deux tests de dépistage du virus de l’hépatite C (VHC) chez des détenus d’une prison provinciale purgeant de courtes peines. Plus spécifiquement, l’étude compare la proportion de participants qui acceptent de subir un test de dépistage, au bout du doigt ou par prélèvement sanguin, quand on le leur offre.
Environ 250 000 Canadiens vivent actuellement avec le VHC. La principale cause de l’hépatite C est la consommation de drogues par injection, selon certaines estimations, jusqu’à 66 % des utilisateurs de drogues intraveineuses ont été exposés au VHC. Plusieurs détenus canadiens disent avoir utilisé des drogues par injection et un sur quatre a été exposé au VHC avant ou durant son incarcération dans un établissement de détention. En revanche, moins de un pour cent de la population générale canadienne aurait été exposée au VHC; cela signifie que la population carcérale est 40 fois plus susceptible d’être exposée au VHC comparativement à la population générale.
Malgré ces taux élevés, on estime que le dépistage du VHC se situe à un pour cent, en partie parce qu’il doit être demandé sur une base volontaire. Ainsi, les détenus ne le subissent pas systématiquement lorsqu’ils arrivent au centre de détention ou s’ils présentent des facteurs de risque, comme l’utilisation de drogues par injection, ou des tatouages ou perçages effectués dans des conditions sous-optimales. Actuellement dans les prisons, on dépiste le VHC au moyen d’un prélèvement veineux. Or cette méthode exige un suivi pour la transmission des résultats, ce qui signifie que les détenus emprisonnés pour une courte durée risquent d’être libérés ou transférés avant l’obtention des résultats.
Un autre test de dépistage du VHC se fait par une piqûre au bout du doigt. Ce test est plus coûteux que le prélèvement veineux, mais on obtient les résultats en 20 minutes; une seconde visite n’est donc pas nécessaire. L’acceptabilité du dépistage du VHC au bout du doigt a déjà été évaluée chez des utilisateurs de drogues intraveineuses, mais jamais encore auprès de la population carcérale.
L’essai CTNPT 034 recrutera au moins 75 détenus purgeant des sentences de 2 à 12 semaines; les détenus seront approchés dans les 24 heures suivant leur incarcération. Les détenus qui acceptent de participer à l’étude répondront à un questionnaire de base sur l’utilisation de drogues intraveineuses et le VHC. On leur demandera ensuite s’ils souhaitent subir un dépistage du VHC et si oui, ils seront assignés aléatoirement à un dépistage soit par prélèvement veineux, soit au bout du doigt. Ceux qui refuseront seront invités à répondre à un questionnaire sur leur perception du dépistage. Les participants qui se soumettront au dépistage répondront à un questionnaire avant et après pour évaluer leurs perceptions et leur expérience du test.
L’acceptabilité sera mesurée par la proportion de participants qui consentent à être testés lorsqu’on leur offre une des méthodes de dépistage. L’équipe de recherche comparera aussi la proportion de détenus soumis au dépistage par prélèvement veineux ou au bout du doigt qui auront reçu leurs résultats avant leur sortie de prison.
Pour plus de renseignements au sujet de cette étude clinique, veuillez communiquer avec l’investigatrice principale.
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McGill University Health Centre
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