À propos de l'étude

En tant qu’essai pilote, le CTNPT 030 avait plusieurs objectifs : (1) déterminer la faisabilité et l’acceptabilité d’interventions visant à réduire l’utilisation de la cristal méthamphétamine; (2) établir les paramètres et rédiger des questionnaires adaptés à la communauté concernée en vue d’un essai de plus grande envergure; et (3) déterminer la faisabilité d’un essai de plus grande envergure. Cet essai a été guidé par des conseillers communautaires qui étaient des hommes homosexuels, bisexuels et queer à statut VIH mixte ayant consommé de la méthamphétamine en cristaux.

Contexte

La consommation de cristal méthamphétamine a été associée à des problèmes psychologiques et médicaux. Chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, la consommation de cristal méthamphétamine pourrait accroître le risque de contracter le VIH en raison de comportements sexuels à risque. Chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes vivant avec le VIH, l’utilisation de la cristal méthamphétamine a été associée à un engagement moindre à l’endroit des soins et à une piètre observance thérapeutique, d’où une diminution de la probabilité d’obtenir une suppression virale et une augmentation du risque de transmettre le VIH.

Approche de l'étude

Au total, 33 membres de la communauté ont réalisé des entretiens approfondis, qui ont servi à identifier les sujets pertinents et les expériences relatives aux interventions existantes en matière de méthamphétamine en cristaux; ces informations ont été utilisées pour concevoir une enquête en ligne. Ensuite, un total de 803 membres de la communauté ont donné leur consentement éclairé pour répondre à la nouvelle enquête en ligne. Les informations recueillies dans l’enquête portaient sur la volonté de participer à un essai d’intervention de plus grande envergure et sur les caractéristiques des interventions acceptables, la conception de l’étude et la mesure de la consommation problématique de méthamphétamine en cristaux, ainsi que sur les facteurs psychosociaux qui sous-tendent leur consommation.

Résultats

Un rapport sur les méthodes mixtes basé sur les premiers résultats est disponible via le Centre de recherche communautaire (CRBC). Dans ce rapport, les chercheurs formulent dix recommandations visant à améliorer le soutien aux HRSHgb qui consomment des méthamphétamines.

En utilisant un cadre de travail féministe sur les traumatismes pour analyser les données des entretiens qualitatifs, deux thèmes globaux ont été identifiés : les traumatismes développementaux et insidieux et la gestion des facteurs de stress liés aux traumatismes. La consommation de méthamphétamine par les HRSHgb coïncide avec les expériences vécues pendant l’enfance d’hétérosexisme familial et par les pairs, d’abus sexuel pendant l’enfance et de formes croisées d’oppression et de marginalisation. Ces expériences se sont manifestées par une honte intériorisée, une anxiété interpersonnelle et une faible estime de soi. À l’âge adulte, les participants ont déclaré avoir du mal à gérer leurs émotions, manquer de confiance en eux et se sentir seuls. Les HRSHgb ont déclaré consommer de la méthamphétamine pour gérer leurs émotions négatives, les facteurs de stress de la vie et surmonter les obstacles aux relations interpersonnelles. Les résultats indiquent qu’il est nécessaire de mettre en place des interventions tenant compte des traumatismes, qui traitent les problèmes sous-jacents et aident les HRSHgb à cultiver des relations de soutien.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les chercheurs ont également mené une enquête en ligne auprès des HRSHgb afin de comprendre comment ils se sentaient par rapport à leur consommation de substances et aux interventions, ainsi que les obstacles auxquels ils étaient confrontés lorsqu’ils cherchaient de l’aide pendant la pandémie de la COVID-19. Les résultats ont montré que 38,7 % des participants ne pensaient pas que leur consommation de méthamphétamine en cristaux était problématique, 19,5 % n’étaient pas prêts à changer leur consommation de méthamphétamine en cristauxet 41,7 % étaient prêts à prendre des mesures pour lutter contre leur consommation de méthamphétamine en cristaux. En outre, obtenir de l’aide pour lutter contre leur consommation de substances psychoactives au début de la période de la COVID-19 était plus difficile pour les personnes à faible revenu, qui consommaient parfois de la méthamphétamine avant ou pendant les rapports sexuels, ou qui percevaient un plus grand besoin d’aide.

Conclusion

Cette étude souligne la nécessité d’interventions inclusives, peu contraignantes, culturellement appropriées et basées sur le conseil, qui soient facilement accessibles lorsque les HRSHgb qui consomment des méthamphétamines sont prêts à changer leurs habitudes de consommation.

Investigateur principal

Voici qui dirige cette étude.

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