À propos de l'étude

Le but de cet essai était d’évaluer les effets d’une interleukine 2 recombinante (rIL-2), une molécule importante pour la fabrication des cellules immunitaires, à des personnes VIH+ déjà sous traitement antirétroviral.

L’interleukine-2 (IL-2) est une hormone (cytokine) qui contribue au développement des lymphocytes T CD4 (cellules immunitaires qui luttent contre l’infection) et peut aider à reconstituer le système immunitaire. Les lymphocytes T CD4 de l’organisme fabriquent naturellement de l’IL 2 durant une réaction immunitaire, mais les personnes VIH+ n’en fabriquent pas suffisamment. Les chercheurs ont formulé une hypothèse selon laquelle l’ajout d’interleukine 2 recombinante (rIL-2) à des traitements antirétroviraux ferait augmenter le nombre de lymphocytes T CD4 et ralentirait ainsi la progression de la maladie au VIH.

Approche de l'étude

Il s’agissait d’un essai international qui a regroupé plus de 4 000 personnes dans le monde. Les participants admissibles ont été assignés aléatoirement à l’un de deux groupes. Le groupe 1 (n = 2071) recevait la rIL-2 à raison de 7,5 MUI deux fois par jour pendant cinq jours consécutifs, toutes les huit semaines en plus de leur schéma antirétroviral. Ce schéma a été répété deux fois. Par la suite, la fréquence du traitement par rIL-2 était adaptée selon chaque cas de manière à maintenir une numération de CD4+ au-dessus d’un seuil prédéfini. Le groupe 2 (n = 2040) ne recevait pas le médicament expérimental, mais continuait de prendre le traitement antirétroviral en cours.

Population

Cette étude a recruté des participants VIH-positifs de 18 ans ou plus. Les participants devaient avoir une numération des CD4 supérieure à 300 cellules/mm3. La numération médiane des CD4+ des patients inscrits étaient de 457 cellules à millimètre cube.

Résultats

Sur une période de suivi médian de sept à huit ans, la numération des lymphocytes CD4+ a été plus élevée de 159 cellules par millimètre cube dans le groupe qui prenait l’IL 2 comparativement au groupe qui prenait le traitement antirétroviral seul.

Conclusion

Malgré une augmentation substantielle et soutenue de la numération des CD4+ comparativement au traitement antirétroviral seul, le traitement antirétroviral plus interleukine 2 + antirétroviraux n’a donné lieu à aucun bienfait clinique.

Noter : Ces résultats coïncident également avec ceux de l’étude CTN 145, SILCAAT, une étude connexe qui explorait la même hypothèse chez une population de personnes infectées par le VIH ayant une faible numération de lymphocytes CD4 (50-299 cellules/mm3).