À propos de l'étude

L’objectif de cette étude était d’évaluer la tolérabilité, l’innocuité et l’efficacité de la névirapine à prévenir les complications de la progression clinique du sida ainsi que le décès, lorsqu’elle est utilisée en association avec la lamivudine (3TC) et un traitement nucléosidique de base.

Approche de l'étude

Cette étude a été mise sur pied en 1995 et comportait les restrictions suivantes : le traitement nucléosidique de base stable se composait d’AZT seul ou en association avec la ddC ou la ddI. L’AZT était nécessaire dans le cadre du traitement de base et ne pouvait être remplacé que par le d4T qu’en cas d’intolérance à l’AZT. Aucun changement du traitement de base n’était autorisé avant la survenue documentée d’une complication associée au sida. Les autres inhibiteurs nucléosidiques, non nucléosidiques et de la protéase étaient exclus du protocole. Les volontaires qui avaient reçu du 3TC pendant plus de trois mois étaient aussi exclus. Les volontaires admissibles ont été assignés aléatoirement soit à du 3TC 150 mg b.i.d. plus névirapine 200 mg, die pendant deux semaines, puis 200 mg b.i.d., ou à du 3TC 150 mg b.i.d. plus névirapine-placebo die pendant deux semaines, puis b.i.d. Les inscriptions à cet essai étaient limitées aux sujets dont la numération des CD4+ était inférieure ou égale à 200 cellules/mm3.

Population

Durant cet essai, les résultats d’autres études, y compris des études CAESAR, Delta et ACTG 175, ont compromis le recrutement des volontaires et leur maintien au sein de l’étude. Le protocole n’offrait pas de traitement de pointe. Des changements ont été apportés au protocole afin d’améliorer les options thérapeutiques pour les participants. De ce fait, la population de l’essai est devenue hétérogène. Seulement la moitié des participants avaient déjà reçu des nucléosides mais n’avaient jamais reçu de 3TC. Ainsi, la possibilité de démontrer un avantage clinique global avec la névirapine à partir de la population entière de l’essai (2 256 participants de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’Australie et de l’Afrique du Sud) a de beaucoup été diminuée. Une analyse a plutôt été effectuée sur les 154 premiers participants n’ayant jamais reçu d’antirétroviraux qui n’ont utilisé que l’AZT plus 3TC comme traitement de base. On les a évalués sur le plan de leur réponse virale à la névirapine plus AZT plus 3TC versus placebo plus AZT plus 3TC. La charge virale de départ moyenne était de 147 pour le groupe névirapine et de 151 pour le groupe placebo alors que les numérations moyennes des CD4 étaient de 86 et 82 respectivement. La charge virale au moment de l’admission se situait à plus de 100 000 copies/mL chez 58 % des participants et à plus de 50 000 pour 75 % d’entre eux.

Résultats

Sur la base d’un seuil de détection (LD) de 400 copies/mL, 86 % des receveurs de névirapine ont atteint une charge virale sous le seuil de détection, contre 49 % pour les sujets sous placebo. Dans le groupe névirapine, 68 % des volontaires observés au 12e mois présentaient toujours des résultats sous le seuil de détection. La névirapine plus AZT plus 3TC s’est révélée supérieure au placebo plus AZT plus 3TC dans toutes les comparaisons. La suppression virale, jusqu’à un niveau inférieur au seuil de détection de 50 au 12e mois, chez les patients sous névirapine dont les charges virales étaient élevées au départ, a été au moins aussi favorable que chez les volontaires qui présentaient des charges virales moins élevées au départ (42 % sous le seuil de détection pour des charges virales supérieures à 100 000; 55 % pour des charges virales inférieures à 100 000).

Conclusion

La névirapine plus AZT plus 3TC est efficace à supprimer la charge virale du VIH pendant au moins 12 mois chez des volontaires présentant une immunodéficience avancée et dont les charges virales préthérapeutiques étaient élevées. L’effet est aussi marqué chez les patients dont les charges virales sont élevées (>100 000 copies/mL) au début de l’étude.

Noter : Ces résultats sont tirés d’un résumé qui a été soumis à l’ICAAC 99.