À propos de l'étude

Cette étude visait à déterminer si des injections d’une protéine artificielle Rgp 160 (VaxSyn) pouvait renforcer les réactions de l’organisme contre le VIH chez des gens déjà infectés. Elle visait à démontrer si le vaccin pouvait affecter les marqueurs de la progression de la maladie (comme la numération des CD4). Elle n’a pas été conçue pour démontrer la présence d’un effet clinique spécifique (comme la fréquence des maladies associées au sida) parce qu’il aurait alors fallu suivre les participants pendant de nombreuses années encore.

Approche de l'étude

Cette étude était à double insu (ni les médecins, ni les volontaires ne savaient quel traitement était administré). Les participants ont reçu par injection soit VaxSyn, soit un placebo (fausse injection) au cours d’une période de deux ans. Au début de la troisième année, tous les participants ont reçu VaxSyn.

Population

Deux cent soixante-dix-huit volontaires VIH-positifs ont été inscrits au Canada. Ils étaient relativement en bonne santé, avec des numérations des CD4 supérieures à 500.

Résultats

Aucune différence significative n’a été observée entre le groupe sous traitement et le groupe sous placebo pour ce qui est du taux de diminution des CD4, du moment d’amorcer le traitement antirétroviral, de l’installation de maladie associée au diagnostic du sida, de la charge virale ou de la capacité du virus d’infecter d’autres cellules. Le groupe sous VaxSyn a en moyenne présenté une baisse des CD4 de 72/an, alors que le groupe sous placebo a perdu 69 cellules par année. L’évolution de la charge virale entre le début de l’étude et la troisième année a été semblable pour les deux groupes. À ce jour, rien n’indique que le groupe traité par VaxSyn ait présenté le moindre changement pour ce qui est de la progression de la maladie. Les numérations moyennes des CD4 ont chuté au même rythme dans les deux groupes au cours de la période de suivi de deux ans. Cette tendance semble se poursuivre au cours de la troisième année de suivi.

Conclusion

Cette étude n’a permis de démontrer aucun avantage clinique associé au vaccin et le Rgp 160 n’a pas semblé préserver le système immunitaire des participants. Les résultats de cet essai ont permis aux chercheurs d’orienter plutôt leurs efforts sur de nouveaux traitements immunologiques contre le sida qui semblent prometteurs.