À propos de l'étude

Les adultes atteints d’anémie associée à l’AZT (déficit en globules rouges) bénéficient de l’ajout d’érythropoïétine ou EPO (substance qui favorise la production de globules rouges) si leur taux naturel d’EPO est plus élevé que la normale, sans dépasser 500 UI/L (unités internationales/litre). Cette étude visait à définir le degré de déficit en EPO chez des enfants prenant de l’AZT et à déterminer si le seuil d’EPO établi chez les adultes s’applique aussi chez les enfants pour qu’ils puissent bénéficier d’un supplément d’EPO. L’étude portait également sur le taux d’hémoglobine comme facteur de prévisibilité précis d’un déficit en EPO.

Approche de l'étude

Il s’agissait d’une étude d’observation, comportant deux principaux groupes : des enfants qui recevaient de l’AZT et d’autres qui n’en recevaient pas. Ces groupes ont été subdivisés en fonction des taux d’hémoglobine (substance transportant l’oxygène dans le sang) inférieurs à 100 grammes par litre ou à 100 grammes par litre et plus.

Population

Cent soixante et onze enfants ont été inscrits dans quatre centres au Canada et un centre aux Bahamas. Parmi les 152 participants admissibles, il y avait 73 participants canadiens VIH-positifs, 44 patients infectés au VIH provenant des Bahamas, 24 témoins canadiens en bonne santé et 11 témoins canadiens souffrant d’insuffisance rénale. Cinquante-trois pour cent étaient de sexe masculin, 77 % ont été infectés à la naissance, 15 % lors de transfusions sanguines et 8 % de cause inconnue. Les mère étaient de race blanche dans une proportion de 34 %, noire, 59 % et autre ou inconnue, 7 %.

Résultats

Les enfants traités par AZT présentaient des taux d’EPO moyens significativement plus élevés au début de l’étude que les enfants qui n’avaient pas été traités par AZT. Les taux moyens d’hémoglobine n’étaient pas significativement différents entre les deux groupes. La majorité des patients traités par AZT présentaient des taux d’EPO supérieurs à 50 UI/L alors que ceux qui ne prenaient pas d’AZT tendaient à avoir des taux de 50 UI/L ou moins. Les enfants sous AZT ayant une hémoglobine sous les 100 g/L tendaient à avoir des taux d’EPO supérieurs à 50 UI/L. La même analyse appliquée aux sujets n’ayant pas pris d’AZT n’a pas révélé de tendance particulière.

Conclusion

Les taux plus élevés d’EPO observés chez les adultes traités par AZT ont également été documentés chez les enfants traités par AZT. Par conséquent, comme pour les adultes, il est nécessaire de mesurer les taux d’EPO chez les enfants pour prendre une décision clinique quant à l’utilisation de l’EPO pour l’anémie. Malheureusement, les taux d’hémoglobine permettent peu de prévoir les taux élevés ou faibles d’EPO. Compte tenu de cette piètre corrélation entre les taux d’EPO et l’hémoglobine, il est peu probable que le seuil de 500 UI/L utilisé pour les adultes soit utile chez les enfants. Toutefois, on a tiré de cette étude une meilleure compréhension de l’anémie associée à l’AZT chez les enfants, ce qui pourrait contribuer à l’amélioration des traitements à l’avenir.