À propos de l'étude

Mesurer les bienfaits de l’ajout d’hydroxyurée (HU) à un traitement associatif composé de ddI, de d4T et d’efavirenz sur le plan de la réduction de la charge virale. Déterminer si l’exposition préalable à des analogues nucléosidiques (AZT, ddC, 3TC), avec ou sans inhibiteurs de protéase, atténue la réponse aux traitements associatifs étudiés.

Approche de l'étude

Étude randomisée contrôlée par placebo sur l’administration concomitante d’efavirenz, de ddI et de d4T, plus une hydroxyurée placebo (schéma 3D), comparée à l’administration concomitante d’efavirenz, de ddI et de d4T, plus hydroxyurée (schéma 3D+). Étaient admissibles à cette étude, les personnes infectées par le VIH dont la numération des CD4 était supérieure à 100 cellules/mm3 et la charge virale du VIH supérieure à 500 copies/mL, qui avaient ou non déjà reçu des antirétroviraux mais n’avaient jamais reçu d’hydroxyurée ou d’INNTI et qui avaient pris de la ddI et/ou du d4T depuis moins de 12 semaines. L’hydroxyurée a été ajoutée huit semaines après le début du traitement associatif à raison de 600 mg deux fois par jour initialement. Le protocole a été modifié en novembre 1999 de façon à ramener la dose totale de HU à 900 mg par jour.

Population

Ont été inscrits 99 volontaires n’ayant jamais été traités par antirétroviraux et dont la charge virale du VIH et la numération des CD4 médianes étaient respectivement de 46,150 copies/mL et 372 cellules/mm3 au départ, et 48 volontaires ayant déjà été exposés à des antirétroviraux dont la charge virale du VIH et la numération des CD4 médianes étaient respectivement de 6,826 copies/mL et 341 cellules/mm3 au départ. Les patients qui avaient déjà été traités avaient reçu des INTI (63 %) ou des INTI et des IP (37%).

Résultats

Après avoir analysé les résultats, à la 24e semaine, un comité indépendant de surveillance de la sécurité a décidé de mettre fin au volet hydroxyurée (environ 80 % des sujets avaient déjà terminé l’étude). Cette décision a été prise en raison du taux élevé d’abandons imputables aux phénomènes de toxicité observés chez les receveurs d’hydroxyurée, principalement la neuropathie périphérique. Les participants ont été suivis pendant 48 semaines. Dans le groupe n’ayant jamais été traité, le taux d’échec ou d’abandon confirmé a été plus élevé parmi les sujets sous HU et a été attribué aux taux élevés de toxicité. En revanche dans le groupe qui avait déjà été traité, le taux d’échec ou d’abandon a été plus élevé parmi les sujets sous placebo, principalement en raison des taux supérieurs d’échec thérapeutique. Chez les patients sous HU, l’exposition à l’efavirenz avait tendance à être plus grande. Aucune autre interaction médicamenteuse significative n’a été notée.

Conclusion

Chez les patients qui débutaient un schéma HAART, la HU n’a conféré aucun avantage antiviral supplémentaire par rapport à l’HAART seul et s’est révélé significativement plus toxique. Parmi les participants qui avaient déjà été traités, les sujets sous HU ont obtenu de meilleurs résultats virologiques malgré les taux de toxicité plus élevés, ce qui donne à penser que la HU pourrait avoir un rôle à jouer dans le traitement de sauvetage, quoique peut-être à dose moindre. Les associations de médicaments utilisées dans le cadre de cette étude n’on exercé aucun effet notable sur la pharmacocinétique de la HU ou des autres antiviraux utilisés.

Noter : Les résultats ont été extraits d’un résumé présenté dans le cadre de la VIIIe Conférence européenne sur les aspects cliniques et le traitement de l’infection au VIH, Athènes, du 28 au 31 octobre 2001.